Alfonso und Estrella (2019)
Dans ces paysages bucoliques, on vient non pour écouter mais pour savourer la musique dans une parenthèse d’un temps hors du temps. Et si l’œuvre programmée est une rareté comme cet Alfonso und Estrella, à la magie des lieux vient alors s’ajouter le plaisir de la découverte.… sur le plan vocal, les interprètes ont su se montrer plus que convaincants.
Bernadette Grimmett et Guido Martin-Brandis jouent la carte de la simplicité dans une mise en scène dépouillée mais néanmoins colorée. Il n’y a nul besoin ici d’inventer des changements de décors inutiles et plaquer de manière artificiel un rythme à un ouvrage dont le riche tissu musical impose de lui-même. La simplicité est ici synonyme d’efficacité et offre un spectacle revigorant et salvateur en un temps où tout semble tourner à la sophistication complexe et torturée.
Alex Ingram conduit avec dynamisme une musique au tragique âpre et à la tendresse poignante qui rappelle l’influence de Weber et Beethoven.
Cette parenthèse en terre angevine est particulièrement rafraichissante…(Brigitte Maroillat, Forum Opera).
Alfonso und Estrella (2019)
Encore une fois, la réussite de ce spectacle est avérée.
Surtout, tissée à cette coloration (qui résonne particulièrement bien à Baugé, dans cet Anjou magnifique et poétique), on entend une tendresse et une mélancolie qui envahissent tout. Aussi bien dans les chœurs superbes aux sonorités particulièrement savoureuses et fluides chez les femmes, que dans les airs et peut-être plus encore dans les duos entre Alfonso et Estrella. Mais l’intériorisation douloureuse des deux rois, Froila et Mauregato, trouve aussi des lignes expressives bienvenues. C’est peut-être là qu’on retrouve le mieux les caractéristiques schubertiennes du compositeur de lieder (Alain Duault, Opera Online).
Alfonso und Estrella (2019)
…Le père d’Estrella (Jake Muffett, chantant avec une autorité et une définition remarquables) et sa cour attendent la princesse disparue après un voyage de chasse…
Le chef d’orchestre Alexander Ingram assure que la partition – conçue sur une échelle étonnamment épique – se déroule avec éloquence et rapidité.
En tant que metteur en scène, Bernadette Grimmett prend le scénario du livre de contes au premier plan, tout en créant des images de scène animées et en complétant les personnages avec perspicacité et compassion (Yehuda Shapiro, The Stage).
Il trovatore (2019)
Autant dire que c’est une gageure d’oser monter Il Trovatore à l’Opéra de Baugé…Pourtant le pari est étonnamment presque tenu, grâce à l’obstination de Bernadette et John Grimmett de révéler à travers leur Glyndebourne angevin quelques voix qui pourraient bien se retrouver très vite sur de plus grandes scènes.…l’orchestre, aux bois superbes et à la cohérence d’ensemble remarquable…(Alain Duault, Opera Online)
Rigoletto (2018)
La première de ce Rigoletto a été un triomphe, tout à fait mérité par les ingrédients habituels qui font le charme et l’originalité de ce festival lyrique de Baugé. D’abord, quand tant de lyricomanes déplorent souvent les excès de mises en scène inutilement compliquées, on sait qu’on peut voir à Baugé des spectacles qui, véritablement, racontent l’histoire. C’est reposant et c’est nécessaire. L’infatigable Bernadette Grimmett, à la fois directrice artistique, metteur en scène et accessoirement couturière de dernière minute si nécessaire, offre un Rigoletto tout à fait clair, lisible, classique, mais pas pour autant primaire – en témoigne le traitement de certains personnages, de Giovanna, la duègne de Gilda, dont on comprend en une scène son rapport à l’argent et sa corruptibilité, à Maddalena, la sœur du tueur Sparafucile, dont l’étonnante présence en scène permet à Bernadette Grimmet de donner à son personnage une dimension rarement mise en valeur, celle d’une jeune femme qui veut pouvoir aimer le Duc, avec la même intensité que Gilda dont elle se débarrasse inconsciemment…
Il faut dire que ces rôles secondaires sont tenus par deux chanteuses remarquables, l’Estonienne Monika-Evelin Liiv en Giovanna, et surtout l’époustouflante Aigul Akhmetshina, une mezzo au timbre profond, ambré, riche en harmoniques qui, à 22 ans, et avec le tempérament qu’elle révèle, va assurément compter dans le paysage lyrique international de ces prochaines années.
On touche là à l’une des forces de l’Opéra de Baugé, cette capacité à recruter des voix jeunes mais déjà engagées dans la carrière et qui peuvent ici incarner des premiers rôles qui vont constituer des jalons pour eux. Ainsi du baryton anglais Grant Doyle : il a exactement la voix de Rigoletto, timbre corsé et bien projeté, netteté des attaques, richesse et souplesse des phrasés (superbe « Pari siamo » au premier acte), intensité expressive à la tension qui jamais ne retombe (« Cortiggiani » au deuxième acte), soutien parfait qui lui permet de tenir la scène finale avec une force bouleversante. Mais sa Gilda, la soprano néo-zélandaise Carleen Ebbs, déjà remarquée à Baugé l’an dernier en Lucia di Lammermoor, affirme son talent dans une belle interprétation point trop éthérée, grâce à une voix très lyrique, parfaitement conduite dans le développement d’un « Caro nome » finement délié mais sachant aussi se projeter dans les ensembles, du duo du II, « Si vendetta », au célèbre quatuor du III. Et ces deux artistes principaux savent jouer avec un naturel qui rend les scènes très crédibles et fortes…..un spectacle réjouissant à voir et à entendre, porté de surcroit par la baguette du chef britannique Philip Hesketh, très attentif à la cohésion de son orchestre, sachant mettre en valeur les bois aux belles couleurs (le cor anglais !), les cuivres, les cordes, un peu légères en nombre mais très engagées, et l’excellent timbalier ! Si vous êtes en Anjou, courez-y : le plaisir d’une œuvre si bien servie, la chance de découvrir quelques jeunes talents prometteurs, et l’agréable convivialité des lieux valent le détour ! (Alain Duault, Opera Online)
La Cenerentola (2017)
« Et ce sont ici encore les portraits moraux les plus burlesques qui portent le récit, face à la naïveté des personnages principaux : les odieuses sœurs s’en donnent notamment à cœur joie : la voix pétillante et le jeu malicieux de Moreno Hayworth (Clorinda) et le timbre plus doux et enlevé de Latana Phoung (Tisbé) se conjuguent avec bonheur et une belle cohésion. Patriarche bedonnant, incommode et aviné, le Don Magnifico a la voix impeccablement placée de Stephen Kennedy, qui maîtrise le verbe et l’esprit rossiniens sans peine. L’Alidoro de Nicholas Merryweather brille par la profondeur de son timbre, et le Dandini de Woochul Eun par la chaleur et l’expressivité de sa voix. La Cenerentola de la jeune Aigul Akhmetshina ne manque pas de fraîcheur et de générosité, et l’on suivra volontiers l’itinéraire de cette prometteuse mezzo russe : les trilles sont encore un peu denses, mais la voix est claire et suave. » (Suzanne Lay, Bachtrack)
Lucia di Lammermoor (2017)
« Mais la réussite la plus remarquable de cette Lucia angevine se situe sur le plan vocal. En effet, indépendamment des performances individuelles, la totalité du plateau réuni forme un cast homogène qui permet des ensembles d’une réelle force : le fameux sextuor du deuxième acte – pourtant si complexe à mettre en œuvre et à équilibrer – constitue de ce point de vue un des moments forts du spectacle. Pourtant on saluera quelques-unes des voix choisies avec soin par les Grimmett, celles de jeunes artistes dont il faut retenir les noms car on pourrait bien les réentendre très bientôt. » (Alain Duault, Opera Online)
Le nozze di Figaro (2014)
« Grâce à de petits festivals comme Baugé, de jeunes chanteurs, qui souvent commencent dans le chœur, peuvent se mesurer aux grands rôles dans un environnement relativement détendu. Ben Johnson, Sophie Bevan et Ji-Min Park ont fait leurs débuts au festival. Plusieurs membres de cette distribution ont le potentiel de faire des carrières brillantes et un ou deux l’ont déjà fait. » (Amanda Holloway, Opera).
L’elisir d’amore (2013)
« …un spectacle qui m’a donné des émotions musicales comme je n’en avais pas eues depuis longtemps. Je me demande d’ailleurs pourquoi des compagnies professionnelles bien dotées financièrement n’atteignent pas un tel niveau. » (Roger Smith, Bachtrack)